Ils s’appellent Jacques Haudenschild, Joseph Stadler, Jean-Philippe Heny, Joseph Kohler ou bien Léopold Steiner. Ils sont issus des petits villages de la vallée de la Bruche, environnants le camp de Natzweiler : La Broque, Grendelbruch, Natzwiller, Neuviller-la-Roche, Schirmeck, Rothau… Ce sont les premiers à avoir dû travailler au sein de la carrière du camp de Natzweiler, d’abord à la réalisation de sondages géologiques pendant l’hiver 1940 puis à l’extraction de granite rose avant même l’arrivée des déportés et enfin au démontage de moteurs d’avions pour l’entreprise Junkers.

Juliette Brangé, doctorante en archéologie à l’université de Strasbourg, travaille sur l’espace de travail forcé de la carrière de Natzweiler. Ses recherches, soutenues par le Centre européen du résistant déporté, cherchent à la fois à éclairer le quotidien des déportés mais aussi celui des travailleurs civils.

Parmi les 170 civils environ travaillant pour la Deutsche-Erd und Steinwerke (DESt), une quarantaine d’entre eux ont actuellement été identifiés, notamment via leur témoignage contre les gardiens du camp dans le cadre du procès de Metz en 1954. Les autres restent encore à identifier…

Comment protéger et transmettre mes informations, mes archives ?

Si vous êtes descendants d’un travailleur civil de la carrière, vous pouvez envoyer un email à l’adresse suivante : juliette.brange@remove-this.archeologie.alsace

Il ne s’agit pas d’une collecte. Les objets et documents seront scannés et pris en photos uniquement.

Qu'est-ce qui ferait avancer nos recherches ?

  • Témoignages concernant son travail à la carrière ou sa vie civile avant et après-guerre,
  • photographies dans la vie civile ou à la carrière,
  • objets ayant appartenu à la personne,
  • tous les indices pouvant nous aider dans ce travail de recherche.

Approcher leur quotidien, leur métier, leur cadre familial permettrait de dresser un portrait de ces civils et de les réintégrer au sein de notre mémoire collective.

À propos

Juliette Brangé est doctorante en archéologie contemporaine. Après une licence Archéologie, suivie d’un Master Archéologie de l'Europe Moyenne avec un mémoire « Étude architecturale et fonctionnelle de l'ancien camp de Natzweiler-Struthof (67) » à la faculté de Strasbourg, elle poursuit actuellement ses recherches dans le cadre de sa thèse CIFRE, en partenariat entre Archéologie Alsace et le laboratoire de recherche ARCHE (UMR 3400). Elle compare les camps de concentration de Natzweiler et de Flossenbürg pour comprendre la place des camps dans l'économie de guerre allemande entre 1939 et 1945, notamment via l’étude de leur carrière de granite et espace industriel aéronautique. Le développement de l’archéologie de l’internement et des camps nazis ces trente dernières années, apporte une nouvelle approche des sources archivistes et un renouvellement des axes de recherches et de problématiques de l’étude des camps de concentration. En lien avec les populations locales, Juliette Brangé leur permet d’ouvrir leurs histoires personnelles et de mieux la comprendre.